Bienvenue dans le journal de bord d'une Française au Royaume-Uni depuis 15 ans. Votre dose de conseils, infos, humour et récomfort - chaque samedi.
Une question qui revient sur mon compte Instagram est de savoir comment j’ai appris le français à ma fille, sachant que je suis la seule à parler cette langue à la maison.
Dans cette article, je vous raconte comment je m’y suis pris et quelle méthode lui a permis de devenir bilingue français-anglais à 4 ans. Gardez en tête que chaque enfant est différent et certains bambins parlent plus tard, ce qui n’est absolument pas un soucis.
Les conseils que je partage ici sont valables où que vous en soyez dans le processus d’apprentissage. Le mieux est de commencer le plus jeune possible, mais il n’est jamais trop tard pour transmettre votre langue maternelle si cela vous tient à coeur.
Je vous présente ma petite famille : mon mari anglais, John, et ma fille franco-britannique, Amélie.
Au programme
Les méthodes connues
Ma règle d'or
Les ph(r)ases
Les challenges
Bilan à date
Les méthodes connues
Avant la naissance d'Amélie, la transmission du français à notre fille était une source d'inquiétude pour moi. En faisant des recherches, je suis vite tombée sur les deux méthodes dont tout le monde parle dans le monde du bilinguisme.
MLAO : Minority Language at Home. Parler uniquement français à la maison, et l’anglais se développera lui à l’extérieur, principalement par le biais de la crèche puis de l’école. Mon mari anglais, John, ne parle pas français, donc, de toute évidence, ce n’était pas une option pour nous.
OPOL : One Person, One Language. Chaque parent parle sa langue à son enfant. Mais comment faire quand on est tous les trois, vu que John ne comprend pas le français ? Ça impose de l’exclure de la conversation. Développer le bilinguisme de notre fille, oui, mais pas au détriment de l’harmonie de notre famille. En plus, on se retrouvera face au même problème avec nos amis non-francophones.
Mais alors, on fait quoi ?
N’ayant pas trouvé une réponse qui me convienne, je me suis dis qu’on allait créer une version OPOL à notre sauce. On n’était pas les premiers dans ce cas de figure après tout. En posant la question sur des groupes de Français à l’étranger, pour savoir comment d’autres faisaient. Les retours étaient mitigés. Dans plusieurs familles, les enfants avaient même rejeté leur deuxième langue. Gloups.
À l’époque, je n’ai pas eu le temps de faire des recherches extensives. Une fois ma grossesse confirmée à la première échographie, on a décidé de partir de Londres pour s’installer à Bristol. Je faisais donc ça à mes heures perdues entre un travail à temps plein, les allers-retours pour visiter des maisons à acheter (en vain), trouver un appart en location, l’organisation du déménagement, l’installation dans notre nouvelle ville, la préparation à l’accouchement, et Noël qui tombe trois jours avant la date de mon terme. Quand j’y pense, c’était sport quand même.
Amélie pointa le bout de son nez début janvier, sans que je sois au clair sur ce qu’on allait faire au niveau des langues. On avait le temps. Après tout, ce n’était qu’un nouveau-né. Dans les jours qui ont suivi sa naissance, j’ai trouvé impossible de parler ma propre langue à mon bébé. Drôle de sensation. On parlait de Tiny en anglais depuis neuf mois, alors ça bloquait. Mais pendant que j’allaitais au milieu de la nuit, je me suis remise à googler “comment apprendre le français à son enfant à l’étranger ?”.
Et là, je tombe sur